FACE À L’URGENCE ÉCOLOGIQUE, LES ENTREPRISES DE TP S’ENGAGENT POUR LA DÉCARBONATION DE LEURS CHANTIERS
Pour prendre pleinement sa part dans la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), la Fédération Nationale des Travaux Publics a mené une démarche inédite à l’échelle d’un secteur d’activité en France avec les cabinets CARBONE 4 et UTOPIES. L’empreinte carbone d’un secteur professionnel dans son entier, réunissant 8 000 entreprises et 300 000 salariés, a été mesurée, faisant apparaitre que la construction des infrastructures représente 3,5% des émissions de CO2 en France.
Un engagement de 40% de réduction des émissions carbone
De nombreuses entreprises du secteur se sont déjà engagées individuellement dans la voie de la transition écologique, mais les études conduites ici par les cabinets d’expertise indépendants ont permis de bâtir une trajectoire de décarbonation pour toutes les entreprises de Travaux Publics, petites et grandes, visant à atteindre 40% de réduction des émissions de C02 du secteur d’ici à 2030, par rapport à 1990.
Un mode d’emploi
Un « mode d’emploi » à destination des entreprises et des donneurs d’ordre (État, collectivités locales, grands opérateurs tels que la SNCF, EDF, GRDF…) a mobilisé près de 200 experts et a identifié sept grands leviers d’action dans les domaines de l’énergie, des matériaux, du numérique et de la maintenance.
Un comité de suivi
Un comité de suivi, présidé par Brice Lalonde a été mis en place. Il assurera en transparence le pilotage de la trajectoire de décarbonation du secteur. Il est composé de : Dominique JAUMARD, Elisabeth LAVILLE, Benoit LEGUET, Jean-Christophe LOUVET, Cécile MAISONNEUVE, Alexandra MATHIOLON, Laurent MICHEL, Xavier NEUSCHWANER, Eric OLLINGER, Bernard SALA, Christian SURGET, Christian TRIDON, Anne VENTURA.
Cette démarche, volontariste et scientifiquement étayée, permet aujourd’hui aux entreprises de Travaux Publics de s’engager concrètement dans la voie de la transition écologique avec l’ensemble de leurs parties prenantes pour intégrer de façon accélérée l’impératif écologique en matière de construction et d’entretien d’infrastructures. Pour les entreprises du secteur, comme pour la société toute entière, il s’agit d’être prêts pour cette mutation incontournable.
LES ENTREPRISES DE TP PROPOSENT UN PLAN D’INVESTISSEMENT DANS LES INFRASTRUCTURES POUR RÉUSSIR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
La FNTP s’est parallèlement lancée dans un chantier ambitieux d’évaluation des émissions carbone générées par les usages des infrastructures que les entreprises sont amenées à construire et à entretenir.
En d’autres termes, elle a souhaité connaître l’ensemble des émissions de CO2 liées par exemple à la combustion du carburant des véhicules sur le réseau routier ; à la propulsion des trains, des bateaux et des avions ; à la production et à la consommation de l’électricité, du gaz, de l’eau et des réseaux numériques…
Cette démarche a été également conduite avec l’appui du cabinet d’études CARBONE 4 pendant près d’une année pour répondre au défi méthodologique et scientifique posé.
Cinq grands enseignements
50% de l’empreinte carbone de la France
Les émissions de CO2 liées aux usages des infrastructures pèsent pour moitié dans l’empreinte carbone de la France, ce qui signifie que la transition écologique de notre économie et de notre société doit s’accompagner d’une politique de transformation des infrastructures pour atteindre les objectifs climatiques.
Une approche globale
Notre approche de la transition écologique est globale : réduction des émissions de CO2, restauration de milieux naturels, préservation de la biodiversité, captation du carbone, protection et adaptation des territoires pour faire face aux conséquences du dérèglement climatique.
16 à 30 MD€/an
L’investissement dans les infrastructures constitue un levier d’action considérable sous-exploité par les pouvoirs publics, au niveau national comme local, pour assurer la transition écologique. L’effort d’investissement additionnel a été évalué entre 16,2 Md€ et 29,9 Md€ par an.
Un effort collectif
Cet effort d’investissement devra être porté par l’ensemble des acteurs : l’Etat, les collectivités locales, les grands opérateurs, les entreprises privées.
Créateur de valeur et d’emplois
À la clé, il permettra de diminuer les émissions de CO2 de 38 points d’ici à 2050, d’atteindre la neutralité carbone et de créer jusqu’à 1,3 points de PIB additionnel et 400 000 emplois sur la période.
PRIORITES D’ACTIONS POUR LE NOUVEAU QUINQUENNAT
Forte de ces travaux, la FNTP propose une série d’action, dans le cadre de la planification écologique.
Investir 10 MD€/an additionnels dans les infrastructures de mobilité
Le besoin d’investissement additionnel est estimé à 10 Md€ par an au cours de la prochaine décennie : pistes cyclables ; maintenance du réseau routier, électrification des grands axes, infrastructures de recharge, réseau ferroviaire, transports collectifs urbains, transports maritime, fluvial et aérien.
Investir 4 à 5 MD€/an additionnels dans le mix énergétique
Adapter le mix énergétique pour poursuivre la décarbonation de la production énergétique et faire face à un possible accroissement des besoins de consommation nécessitera entre 4 et 5 Md€ d’investissements supplémentaires par an au cours des 10 prochaines années.
Engager un plan de restauration des milieux pour favoriser la biodiversité́ et la captation de CO2
Convertir 50 % des friches industrielles à horizon 2030 ; Végétaliser les villes de 320 à 540 ha par an ; Renaturer les cours d’eau (5 000 km par an) en investissant 1,9 Md€ par an ; Renaturer les haies en milieu agricole.
Lancer un programme national d’anticipation des risques climatiques
Disposer de données solides et identifier les besoins d’investissement pour accélérer la lutte contre le stress hydrique, les efforts de renouvellement des canalisations d’eau, développer la réutilisation des eaux usées traitées, rendre obligatoire un cahier de maintenance pour les ouvrages d’art et digues.
5 priorités pour se donner les moyens de réussir
Assouplir le cadre budgétaire européen pour les projets de transition écologique ;
Définir une programmation des investissements ;
Déterminer les sources de financement ;
Faire de la commande publique un levier ; Accélérer les procédures des projets environnementaux.