Quelles alternatives au Gazole d’ici 2030 ? chapitre 1

Le gazole qui alimente aujourd’hui la plupart des véhicules et engins de Travaux Publics est condamné pour sa contribution au dérèglement climatique (émissions carbone) et son danger pour la santé humaine (particules fines, oxydes d’azote NOx). C’est ce qui justifie les ZFE (zones à faible émission) et la volonté européenne d’interdire la vente de véhicules légers à moteur thermique à partir de 2035.  

Une fois ce constat effectué, quelles solutions pour les entreprises de TP qui, par choix ou par contrainte, veulent se constituer un parc plus propre ? 

Le Biogaz – biométhane

Il offre une alternative intéressante pour les véhicules (classement Crit’air 1). Ce carburant propre devrait voir sa production multipliée par 10 d’ici 2030 et le nombre de points d’avitaillement fortement progresser. Ils ne sont actuellement que de 183 en France. Son coût est inférieur au gazole. 

Pour les engins, compte-tenu de son côté peu transportable, les perspectives ne sont guère encourageantes. 

 

Le biocarburant 100% colza, le B100 

Il est utilisable à la fois pour les voitures immatriculées après le 1er janvier 2011, pour les poids lourds immatriculés après le 1er octobre 2009 et pour les engins pré stage 5 (acquis avant le 1er janvier 2021). Sa production pourrait être multipliée par 3 d’ici 2030. 

😠 Il est réservé aux flottes captives (i.e . non distribué dans le domaine public : le véhicule doit s’avitailler dans les locaux de l’entreprise ou sur un site dédié) 

😠 Comme c’est un produit développé uniquement en France, les constructeurs d’engins, qui produisent pour un marché mondial, ne vont pas chercher à l’homologuer pour les nouveaux engins… 

 

Le XTL/HVO  

En plus d’être « propre » en particulier lorsqu’il est produit à base d’huiles alimentaires usagées, il a un énorme atout, il est compatible avec pratiquement tous les véhicules et engins diesel. 

😠 Il a des inconvénients : même s’il s’en produit deux fois plus (500 000 m3) que de bio carburant 100% colza et si ce chiffre devrait monter à 800 000 m3 d’ici 2030, il intéresse beaucoup de secteurs très consommateurs en carburants, en particulier le secteur aérien. 

😠 Il est réservé aux flottes captives,  

😠 Il est pour le moment plus cher (à produire et donc à acheter) que le gazole. 

Il peut être produit à partir de nombreux produits (huiles alimentaires, huiles alimentaires usagées sans changement d’affectation des sols, divers déchets), mais le facteur d’émission en kg/CO2 par litre de carburant est très variable en fonction de l’origine. 

 


Focus sur TANKYOU 

 Cette start up propose aux entreprises, pour le moment franciliennes, lilloises ou lyonnaises un service de livraison en entreprise ou sur chantier de nouveaux carburants. 

Les alternatives carburant au gazole existent mais de façon limitées. A l’heure des choix d’entreprise aucune solution universelle ne se dégage. Faute d’un nouveau modèle aussi simple et économique que le gazole, l’entreprise devra jongler entre les contraintes. 

 

On explorera dans le prochain chapitre les alternatives au gazole que sont l’électricité et l’hydrogène.