La disponibilité et la qualité de la ressource en eau sont menacées par le réchauffement climatique : plus de 110 bassins versants connaissent des tensions structurelles ; à l’été 2022 plus de 90% de départements ont connu des mesures de restrictions d’eau ; l’année 2023 a débuté par une sécheresse hivernale avec 32 jours sans précipitations… Toutefois, une prise de conscience émerge. La préservation de la ressource en eau fait désormais partie des chantiers prioritaires de planification écologique. Alors que les débits moyens annuels des cours d’eau en métropole devraient diminuer de 10 à 40% en 2050, le nouveau plan en faveur de l’eau, annoncé par le Gouvernement, vise une réduction des prélèvements en eau de 10% à horizon 2030.
Pour préserver la ressource, une des actions proposées par le nouveau plan d’actions concerne le recours aux eaux non conventionnelles. Le taux de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) en France est très faible aujourd’hui (1%), mais devra atteindre 10% en 2030, à l’image d’autres pays en Europe. Cet objectif se traduira par le déploiement d’un millier de projets à horizon 2027. Cependant, la levée de freins réglementaires pour faciliter leur mise en œuvre sera cruciale.
Au-delà des enjeux liés à la disponibilité de la ressource en eau, la préservation de sa qualité est essentielle. 50 M€/an d’aides des agences de l’eau seront destinés à la mise aux normes des stations d’épuration, afin de lutter contre la pollution. La restauration des zones humides et la renaturation des cours d’eau font aussi partie de mesures phares. En métropole, 70 projets d’opérations labellisées « solutions fondées sur la nature » seront lancés et 10 dans les outre-mer. Afin d’encourager le développement du savoir-faire en matière de génie écologique, le plan en faveur de la filière sera actualisé et redynamisé.
Alors qu’aujourd’hui, 1 litre sur 5 est perdu sur le réseau d’eau potable en raison des fuites, la modernisation du réseau devient urgente. Le Plan annonce un montant d’aides supplémentaires, à destination des agences de l’eau, dédiées au petit cycle de l’eau, de l’ordre de 180 M€/an. Or, cet effort demeure insuffisant par rapport au besoin annuel de 2 Md€[1]pour lutter contre les fuites d’eau.
Au global, le Plan prévoit une hausse des moyens des agences de l’eau, de l’ordre de 475 M€/an, pour accompagner la mise en œuvre du Plan.
Pour en savoir plus : consulter le plan et ses 53 mesures d’action
[1] Carbone 4, le rôle des infrastructures dans la transition bas-carbone et l’adaptation au changement climatique de la France