Nouvelles zones à faible émissions (ZFE) – Les entreprises de TP en première ligne

D’ici 2024, toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants devront mettre en place des ZFE où sera interdite la circulation des véhicules les plus émetteurs de CO₂ pour lutter contre la pollution de l’air. Ces ZFE qui se traduisent par des contraintes et des coûts supplémentaires pour les entreprises des Travaux Publics, ont un objectif qu’évidemment nous partageons, celui d’améliorer la qualité de l’air. Pour être réussie, leur mise en place doit s’accompagner d’un travail de co-construction avec les acteurs économiques que nous représentons. 

 

40 000 décès par an

Selon Santé publique France, la pollution de l’air est responsable de 40 000 décès prématurés par an en France. Le trafic routier concourt à 57% des émissions d’oxydes d’azote et à une part significative des émissions directes de particules fines, les plus nocives pour l’homme. Pour diminuer la pollution atmosphérique due au trafic routier, la loi Climat Résilience a décidé de généraliser les « Zones à Faibles Émissions mobilité » (ZFE-m).

 

Des règles de circulation à anticiper

Une ZFE est un espace dans lequel le trafic des véhicules les plus polluants est limité ou interdit. Ce sont les autorités locales qui en déterminent les modalités d’application :

  • Périmètre de la ZFE (commune, type de voirie concerné) ;
  • Classes de véhicules autorisés à circuler (voitures, poids lourds, utilitaires)
  • Période de restriction de circulation applicable (jours, plages horaires)
  • Catégories de véhicules autorisés à circuler (niveau « Crit’Air »)
  • Calendrier de mise en œuvre et d’évolution des restrictions de circulation.

 

Quelles sont les agglomérations concernées ?

En vigueur au 31 décembre 2020 Instauration prévue en 2021

Grenoble-Alpes-Métropole, Métropole du Grand Lyon,
Ville de Paris, Métropole du Grand Paris

Métropole d’Aix-Marseille-Provence, Métropole Nice-Côte d’Azur, Métropole Toulon-Provence-Méditerranée,
Toulouse Métropole, Montpellier-Méditerranée Métropole, Eurométropole de Strasbourg, Métropole Rouen-Normandie

 

D’autres sont à l’étude, à des stades plus ou moins avancés : Lille, La Rochelle, Annecy, Valence, Cluses, Chamonix, Faucigny, Clermont, Arras, Reims, Nancy, Saint Etienne.

Quant à la loi Climat Résilience, elle prévoit la mise en place d’ici 2024 de ZFE dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants.

 

Alexandra Mathiolon et Marie-Anne Gobert

L’exemple lyonnais

Chaque ZFE a des caractéristiques qui lui sont propres. Par exemple, la Ville de Paris restreint la circulation de tous les véhicules les plus polluants de 8h à 20h, alors que la Métropole du Grand Lyon ne vise que les véhicules de transport de marchandises les plus polluants, dont la circulation est interdite 24h/24 et 7j/7.

Nous avons rencontré Alexandra Mathiolon, directrice générale de SERFIM Groupe, et Marie-Anne Gobert, Directrice de la Communication, des Relations publiques et de la RSE. Pour elles, il est capital de travailler avec les collectivités sur la mise en place de la ZFE et de s’adapter au niveau de l’entreprise.

 

Une occasion de transformer la ville et ses infrastructures

Un projet de ZFE n’a de sens que dans une stratégie globale de mobilité pour à la fois développer des alternatives aux véhicules thermiques et rendre la ville plus circulante.

C’est à la collectivité d’accompagner l’instauration d’une ZFE par des investissements en infrastructures rendant possible une mobilité propre.

Faisons des projets de ZFE les déclencheurs d’investissements qui prennent en compte le besoin de mobilité de tous les acteurs et qui transforment la ville concrètement par :

  • la mise en place de parking relais,
  • le renforcement de l’offre de transports en commun,
  • des plans de circulation repensés,
  • l’installation de points de recharges électriques,
  • la création de zones de circulation apaisée,

 

Des impacts à anticiper pour les entreprises de TP

Améliorer la qualité de l’air est évidemment un objectif que nous partageons. Mais à court terme, la mise en place d’une ZFE pour une entreprise de Travaux Publics représente des contraintes : coûts supplémentaires, dérogations à demander, des incertitudes, des inquiétudes et de la complexité encore et encore…

Il y a un double enjeu : côté entreprises, sur les évolutions technologiques et les bons choix à faire et côté collectivités, pour rendre réaliste économiquement et techniquement la ZFE.

Travaillons avec les collectivités pour accompagner nos entreprises :

  • En généralisant l’octroi de dérogations, notamment pour les véhicules dont les caractéristiques ne permettent pas de trouver d’équivalence respectant les restrictions. 
  • En proposant des aides directes et/ou en négociant des prêts à taux zéro pour le renouvellement et l’adaptation des flottes, en plus des dispositifs nationaux d’aide : suramortissement pour l’achat de poids lourds peu polluants (jusqu’à 60% en fonction du PTAC), prime à la conversion (remplacement d’un véhicule pour un moins polluant), bonus écologique (achat d’un véhicule propre), surprime ZFE.