Neutralité carbone en 2050 : face à cet objectif européen, quelle politique en matière d’infrastructures françaises ? Pour répondre à cette question il faut d’abord quantifier les émissions carbone des infrastructures. C’est ce calcul que la FNTP a confiés au cabinet « Carbone 4 ».
Résultat : l’utilisation des infrastructures pèse pour la moitié des émissions carbone /an du pays. C’est donc le principal levier de décarbonation des émissions de CO2 en France, devant le bâtiment et l’industrie.
Notre conviction : pour permettre aux usages de se décarboner, il faudra repenser l’investissement en infrastructures.
Carbone 4 a considéré l’ensemble des infrastructures construites par les entreprises de Travaux Publics dans les domaines de la mobilité, de l’énergie, de l’eau et du numérique. Le cabinet a mesuré pour chaque type d’infrastructures les émissions qui résultaient de leur utilisation. Par exemple, combien d’émissions pour que l’électricité soit produite et arrive à l’usager ou combien d’émissions liés à l’usage de la route calculées selon le type de routes et le type de véhicules.
Avec 138 Mt, le transport des hommes et des marchandises par route est le premier poste d’émissions carbone en matière d’usage des infrastructures. Le développement d’une alternative au moteur thermique changera fondamentalement la donne. A 10 ans, la sujet n’est donc pas d’imaginer moins de mobilité et moins de routes, mais une route qui rendra possible des déplacements décarbonés avec des bornes de recharge ultra rapides, des voies poids lourds à induction, un réseau développé de distribution d’hydrogène vert comprimé ou des voies réservées au co-voiturage.
Avec 5,3 Mt, l’aérien régulièrement montré du doigt représente moins de 1% des émissions carbone de notre pays. Alors développons rapidement les alternatives là où cela a du sens avec notamment les LGV manquantes sans stigmatiser un mode de transport au service du développement économique.
Le gaz naturel est un gros émetteur de carbone et le développement des biogaz est indispensable. Prenons conscience que 10% des émissions carbone lié au gaz naturel sont des émissions liées aux fuites de gaz. Comme pour l’eau, une politique d’entretien et de renouvellement volontariste des canalisations est une nécessité.
Dans les prochaines semaines, nous publierons nos propositions d’investissement en infrastructures pour rendre possible des usages décarbonés et faire ainsi face à l’urgence climatique.