Avec le réchauffement climatique, les inondations, les vagues de chaleur, les épisodes de sécheresse, les vents violents et les tempêtes vont devenir plus fréquents et intenses. Face à ces aléas les infrastructures seront davantage exposées et vulnérables si un effort n’est pas engagé pour renforcer leur résilience. La protection des territoires est en jeu !
Les infrastructures sont essentielles pour assurer la continuité des services (transport des passagers et des marchandises, fourniture d’eau potable, chauffage, électricité), notamment en cas de catastrophe naturelle. En raison de l’interdépendance qui existe entre ces réseaux, leur exposition aux effets du changement climatique est accentuée. Des « dommages en cascade » peuvent se produire : par exemple, lorsque des vents violents endommagent les infrastructures de transport et distribution d’électricité, des perturbations peuvent survenir dans les réseaux de transports (interruption du trafic routier et ferroviaire, congestions) ainsi que dans les réseaux de télécommunications (pannes d’alimentation). Ainsi, protéger les infrastructures c’est aussi conserver leur intégrité structurelle, assurer leur bon fonctionnement et garantir aux habitants l’accès aux services essentiels.
Selon la Fédération des assurances (FFA), le coût des catastrophes climatiques (sécheresse, inondations, submersions marines, tempêtes) devrait presque doubler au cours des 30 prochaines années pour atteindre 143 Md€ sur la période 2020 – 2050. Face à ce constat apparaît la nécessité d’investir dans les infrastructures du territoire pour se préparer aux aléas et du moins limiter les dégâts. Une étude de Carbone 4 estime que l’investissement annuel additionnel nécessaire pour adapter les infrastructures existantes, construire des ouvrages de protection et adapter les réseaux d’eau, s’élèverait à près de 4,5 Md€ sur la période 2021 – 2050. Il s’agit à la fois des investissements curatifs, correspondant au coût de la reconstruction des ouvrages endommagés, et des investissements préventifs, visant à éviter tout ou partie des dommages attendus.
Alors qu’elles sont indispensables, la place des infrastructures dans l’adaptation au changement climatique est peu documentée à ce jour. Cependant, peu à peu le sujet gagne du terrain. L’Institut de l’Economie pour le Climat (I4CE) estime par exemple qu’il faudrait investir 325 M€ additionnels chaque année pour financer des actions ciblées permettant de traiter les points critiques de vulnérabilité des réseaux de transport. S’agissant des réseaux numériques, l’association InfraNum chiffre à 10 Md€ le besoin en investissement pour enfouir 50% des câbles aériens du réseau de fibre optique qui sont particulièrement exposés aux intempéries. Il devient alors évident que l’adaptation au changement climatique ne pourra pas se faire sans adapter nos réseaux d’infrastructures.