La Cour des Comptes tire la sonnette d’alarme

ADAPTATION DES INFRASTRUCTURES AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

La Cour des Comptes tire la sonnette d’alarme

Le rapport de la Cour des comptes du 12 mars appelle l’État et les collectivités à intensifier leurs efforts d’adaptation climatique. Sans action immédiate, les coûts engendrés par les impacts climatiques sur les infrastructures, sous-estimés à ce jour, pourraient exploser. Ce besoin d’adaptation, crucial pour l’environnement et l’économie, concerne en particulier les secteurs ferroviaire et électrique, ainsi que l’urbanisme et les littoraux.

Vulnérabilité et pertes financières : Le double défi des infrastructures climatiques

Les enjeux climatiques transforment radicalement le paysage de nos infrastructures, les soumettant à un double assaut qui teste leur résilience et leur efficacité. D’une part, les dommages directs infligés par les événements climatiques extrêmes, tels que les incendies ou les tempêtes, menacent la stabilité même de ces structures (Capex). D’autre part, ces mêmes phénomènes exacerbent les coûts opérationnels (Opex), perturbant la performance et la rentabilité des réseaux essentiels à notre quotidien. Le secteur ferroviaire illustre parfaitement cette lutte, avec près de 19% de ses retards imputables aux aléas climatiques, un chiffre qui pourrait s’envoler dans les décennies à venir. Les réseaux électriques ne sont pas en reste, confrontés à la dualité de leur vulnérabilité face aux éléments et aux pertes opérationnelles accentuées par des températures extrêmes. Face à ce défi, la course à l’adaptation n’est pas seulement une nécessité ; c’est une urgence qui réclame une redéfinition des priorités d’investissement, en alliant Capex et Opex, pour forger un avenir où nos infrastructures peuvent tenir tête au climat.

Le casse-tête financier de l’adaptation au climat : entre estimations floues et nécessité pressante

Si des mesures d’adaptation ont été initiées par les gestionnaires de réseau, leur montant reste difficile à chiffrer précisément et de manière exhaustive. La vétusté de certains réseaux aggrave leur exposition aux aléas, avec une première urgence de remise à niveau après des décennies de sous-investissement.

Bien que certaines initiatives montrent la voie, comme l’installation innovante d’aéroréfrigérants ou la modernisation prévoyante des infrastructures, l’ensemble du puzzle financier est loin d’être résolu.

 Le chiffrage des investissements nécessaires liés à ces mesures reste à ce jour très partiel (voire inexistant) et illustre à quel point l’intégration de stratégies d’adaptation est désormais urgente pour le développement et la rénovation des infrastructures.

Conclusion : Un appel à l’action stratégique de l’État

Ce rapport de la Cour des Comptes souligne ainsi que ses stratégies d’adaptation existantes, bien que présentes dans les plans climat-air-énergie territoriaux, souffrent encore d’un manque de cohérence, d’une base scientifique incomplète et souvent d’une absence de prise en compte des enjeux de financement à venir. Ainsi « L’Etat ne joue pas correctement son rôle de stratège, qui consiste à fixer des objectifs clairs et à définir une trajectoire pour les atteindre » estime Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes.

POUR EN SAVOIR PLUS

Retrouver l’ensemble de l’article ainsi que les différents chapitre du rapport:

–           L’adaptation des parcs nucléaire et hydro-électrique au changement climatique

–           L’adaptation au changement climatique des réseaux de transport et de distribution d’électricité

–           L’adaptation du réseau ferroviaire national au changement climatique

–           L’adaptation des villes au changement climatique

–           La gestion du trait de côte en période de changement climatique